Dossier 360 | La santé au travail
Entreprises
Paroles d'Experts
Recrutement
Santé
Dans un contexte où le bien-être et la santé au travail sont devenus des priorités pour les entreprises, le rôle de l’Infirmier(e) en Santé au travail s’est considérablement élargi. Aujourd’hui, ces professionnels occupent une place centrale : suivi clinique, mais aussi prévention, accompagnement, relais auprès des équipes… Leur mission dépasse largement le cadre du soin.
Nous avons échangé avec Norma Pascual, Consultante en Recrutement spécialisée dans les métiers de la santé. Elle partage avec nous son regard sur les évolutions du poste et ses conseils pour bien recruter ces talents devenus essentiels.
Bonjour Norma. Peux-tu te présenter et nous parler de ton rôle au sein de Talents Santé, cabinet de recrutement spécialisé sur les métiers de la Santé ?
Norma : Je suis Consultante en Recrutement chez Talents Santé depuis bientôt 2 ans. Avant cela, j’évoluais sur des postes de Direction régionale dans la grande distribution et le textile, avec du management et du recrutement. Par la suite, j’ai voulu changer de poste et j’ai cherché une opportunité dans le Recrutement. J’avais apprécié cette partie sur mon précédent poste, car cela comporte à la fois l’aspect commercial, le relationnel, le développement de son portefeuille…etc. On ne s’ennuie jamais dans le Recrutement !
Quand on m’a proposé un poste chez Linking Talents, j’ai été attirée par les recrutements dans la Santé. C’est très diversifié : cela va du secteur Social, à la Pharmacie, en passant par le Médico-Social et l’Hospitalier… On travaille sur des profils très variés.
Quelles sont les missions de l’Infirmier(e) en Santé au travail ? Quelles évolutions as-tu constaté ces dernières années ?
Norma : L’Infirmier(e) du travail c’est une personne qui est représentative de la Santé au travail. Son rôle principal, c’est tout d’abord d’effectuer le suivi de santé des salariés, grâce à ses connaissances cliniques. Elle va faire passer les VIP (Visite d’Information et de Prévention). Avant 2016, c’était la partie réalisée par les Médecins du travail, et depuis, les Infirmier(e)s en Santé au travail ont obtenu la délégation pour les faire passer. Quand on revient de maternité, quand on a une visite annuelle – sauf problématique ou danger sur le poste – on va voir un(e) Infirmier(e) à présent. Son rôle a donc bien évolué.
Avant cela, l’Infirmier(e) était en entreprise pour les premiers soins. Maintenant, cette profession couvre aussi la partie prévention des risques professionnels. Son rôle est d’identifier les risques liés au poste de travail, se rendre sur les chantiers, mettre en place des plans d’action de prévention… La carence en médecins a entraîné sa prise de responsabilité, avec une grande diversité de missions : le suivi de santé, la prévention, l’animation d’ateliers, les réunions d’informations de type « quart d’heure sécurité », la formation, les études de postes… Tout cela est mis en place dans le cadre d’un travail en équipe, et son rôle est d’orienter les salariés vers des spécialistes quand cela est nécessaire, de faire appel à des professionnels, qu’il s’agisse d’ergonomes, de psychologues, de médecins… etc. L’infirmier en Santé au travail doit donc organiser les visites de ces intervenants.
Il y a un volet « éducation à la Santé » pendant les visites de prévention, mais aussi en dehors selon les périodes de l’année (octobre rose, sensibilisation aux maladies cardiaques, gestion du stress…etc). C’est un métier qui a beaucoup évolué, en devenant central, avec la prise en charge des visites, la partie prévention et de maintien dans l’emploi.
Le rôle de prévention dans la Santé au travail a-t-il pris davantage d’importance aujourd’hui ?
Norma : Oui. Les Infirmier(e)s en Santé au travail ont l’obligation de se former sur un diplôme spécifique à ce domaine. Il faut 240 h de formation, l’équivalent d’une année, pour passer le DIUST. Sur ce diplôme, l’aspect prévention est énorme car les entreprises ont pris conscience de l’impact sur le bien-être des salariés.
Depuis le Covid, les risques psycho-sociaux ont été mieux évalués. La prévention est aussi un moyen de lutter contre l’absentéisme. Les Infirmier(e)s sont au cœur de cela avec le service HSE et les RH… Les entreprises privées recherchent donc des Infirmier(e)s avec des compétences en prévention et des soft skills humaines, des personnes qui sont force de propositions, bonnes communicantes et proactives : capables de lancer des semaines à thème, des quarts d’heure de sécurité… etc.
Cette partie prévention est devenue centrale pour les entreprises, et nous veillons aussi, en tant que recruteurs, à alimenter notre réseau et notre vivier de talents sur ces spécialités. C’est devenu aussi important que le suivi de santé. Le temps de travail de l’Infirmier(e) en Santé au travail est un tiers temps : il y a une partie suivi santé, une partie prévention, et une partie administrative avec la gestion des patients. Le rôle attendu n’est plus uniquement celui d’un professionnel de santé mais celui d’un véritable partenaire de la prévention et de la performance durable de l’entreprise.
Y’a-t-il eu des évolutions législatives qui ont eu un impact sur les Recrutements de ces profils ainsi que sur la nature de leurs missions ?
Norma : En 2016, il y a eu un décret qui leur a donné une vraie délégation pour tout le suivi des salariés, en autonomie. Depuis, les Infirmier(e)s en Santé au travail peuvent organiser les VIP (Visites d’Information et de Prévention), ce qui a libéré les médecins de cette tâche. Les salariés sont suivis plus rapidement avec ce changement.
Les Infirmiers en Santé au travail sont obligés d’avoir une formation complète, soit via le DIUST, soit via un diplôme équivalent (type AFOMETRA…). Depuis 2023 tout(e) Infirmier(e) recruté(e) en santé au travail doit justifier de cette formation. En effet, les entreprises recherchent des personnes déjà formées, majoritairement. Et ce type de profil est rare.
Côté employeurs, quelles sont les compétences ou qualités les plus recherchées aujourd’hui chez ces professionnels ?
Norma : Les entreprises recherchent avant tout des Infirmier(e)s avec des bonnes connaissances cliniques, pour le suivi de santé, mais aussi des personnes curieuses et engagées, qui vont continuer à se former, se renseigner, et surtout être à l’aise dans les relations humaines, capables de travailler avec d’autres professionnels de santé, tout comme avec les services RH, sécurité, marketing… L’Infirmier(e) en Santé au travail doit avoir cette capacité.
Ce professionnel va aller sur les lignes de productions, se présenter, aller à la rencontre des salariés… On recherche pour cela des capacités d’ouverture, des profils qui sont très à l’aise sur le terrain (chantiers dans le BTP, sites professionnels variés…). Les entreprises disent souvent qu’elles veulent un profil qui « sort de son infirmerie ». Quelqu’un qui sera également proactif pour proposer des actions (action prévention tabac, addictions, sommeil…).
Recruter un(e) Infirmier(e) de santé au travail en 2025 : est-ce un défi ? Comment l’entreprise peut-elle s’y prendre ?
Norma : Oui, c‘est un défi, surtout quand on veut qu’il coche toutes les cases : de l’expérience, les softs skills requises, le diplôme, etc… Il y a des pistes pour attirer les bons profils. Avec des conditions de travail agréables et un salaire attractif, on peut espérer obtenir les services d’un bon profil.
Il y a aussi le sujet du télétravail, pour lequel beaucoup d’entreprises proposent une ou deux journées, et c’est un temps sur lequel l’Infirmier(e) en Santé au travail peut gérer la partie administrative de son activité, ce qui est très apprécié. Tout comme un employeur qui laisse de l’autonomie, qui crée un contact avec les équipes, lui alloue des ressources, et lui propose une bonne intégration.
Ce sont des profils que l’on doit charmer aujourd’hui, en leur proposant des bonnes conditions de travail, des outils pour mettre en place leurs actions. Un bon profil en santé au travail a du choix quand il cherche une opportunité.
En quoi un cabinet spécialisé peut-il aider les employeurs à mieux recruter ces profils rares ?
Norma : Chez Talents Santé, nous avons une bonne connaissance parce qu’on est spécialisés sur ces métiers, on connaît bien les profils en Santé au travail, on a le vocabulaire qui convient, la connaissance de leurs diplômes, de leurs missions, des entreprises qui les recrutent. On sait qu’on peut les retrouver à la fois dans le privé avec des services de prévention et de Santé au travail autonomes, ou dans les centres inter-entreprises qui sont dédiés à la Santé au travail. C’est donc un gain de temps pour les entreprises de passer par nous.
Par exemple, un centre de Santé dans le BTP peut rencontrer des difficultés à trouver ce type de profil et on va pouvoir lui faciliter la recherche. Nous disposons d’un vivier de talents à jour et disponibles, que l’on développe en continu.
Personnellement, j’adore recruter les profils en Santé au travail. Ce sont des personnes « couteaux suisses », qui contribuent à ce qu’il y ait moins d’accidents de travail, moins d’arrêts maladies, moins de problèmes en général, et qui sont très recherchés par les entreprises.
As-tu un conseil à donner à une entreprise qui recrute pour la première fois sur ce type de poste ?
Norma : Mon premier conseil serait de veiller à maintenir un processus de Recrutement sur un temps limité. En effet, souvent, les processus de recrutement sont menés de telle façon que les candidats abandonnent en cours de route, à cause de la longueur… C’est essentiel de séduire les candidats sérieux, et cela passe par un process de recrutement qui est rapide et fluide. Beaucoup de candidats se découragent face à une multitude d’entretiens à passer.
Si les entreprises veulent faire la différence, elles doivent se montrer réactives, transparentes sur le poste et sur les missions. Un process rapide et un engagement fort de l’entreprise, dès le début, va optimiser les conditions du recrutement. Enfin, je conseillerais de faire appel à un cabinet spécialisé pour ce type de poste, où les profils sont rares. Il ne faut pas hésiter à contacter Talents Santé pour votre recherche !
En résumé, l’Infirmier(e) en Santé au travail rassemble des missions de prévention, de Santé et de Sécurité au travail. Véritable pivot au sein des entreprises, il permet de faire le lien entre les différents spécialistes quand cela est nécessaire et de mettre la Santé et le bien-être au travail au centre des préoccupations des entreprises.
Merci à Norma de s’être prêtée à l’exercice de l’interview, et pour ses nombreux conseils et partages !
Vous êtes une organisation qui recrute des profils de la Santé au travail ? Talents Santé vous accompagne dans votre quête de talents sur ces métiers : Qu’il s’agisse d’un Infirmier(e) en Santé au travail, d’un Médecin du travail, d’un(e) préventeur-trice ou encore d’un(e) psychologue… Faites-nous part de votre besoin !